Ces 9 histoires d'infirmières new-yorkaises semblent si proches et si lointaines（8）

2021 - Le New York Times a interviewé neuf infirmières du New York University Medical Center qui étaient en première ligne de l'épidémie et a enregistré leur travail, leurs espoirs et leurs attentes.

Gabriel Bashay, 29 ans, infirmier principal à l'hôpital

Je suis infirmière au service d'oncologie. J'ai une bonne relation avec les patients, je les mets à l'aise et je leur fais oublier leur maladie. Mais mon travail actuel consiste à entrer dans le service et à le quitter rapidement après l'opération. Je ne pense pas pouvoir les accompagner pleinement. Ce serait dommage pour ma carrière d'infirmière.

Avant, je demandais au patient : « D'où venez-vous et où habitez-vous ? » Je discute aussi souvent avec les familles des patients. Mais maintenant, si le patient me demande de rester un moment dans le service, lorsque je me retire enfin, je ne peux m'empêcher de me mettre en colère : les patients ne comprennent-ils pas qu'ils menacent ma vie ? Et je déteste ce sentiment, car ce n'est pas moi.

(Gabriel Bashai a peur de perdre la sympathie.)

Il faut comprendre que l'empathie fait partie intégrante du travail infirmier. À cause du nouveau coronavirus, beaucoup d'entre nous ont perdu cette capacité, ce qui est très inquiétant. J'ai le cœur brisé. J'aimerais aller plus souvent aux côtés des patients et leur tenir la main, mais je ne peux plus le faire.

« Je n’ai pas l’impression d’accompagner le patient de tout cœur,

Ce sera un coup honteux dans ma carrière d’infirmière.

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